Je suis venue déjà
parce que j'ai ma grand-mère
qui est en perte d'autonomie.
Elle a 91 ans en fin d'année.
Elle est en maintien à domicile chez elle
et ma maman est aidante
et moi également, je suis aidante de ma grand-mère.
J'avais énormément de questions,
surtout sur ce qui se passe actuellement,
justement sur la perte d'autonomie,
parce qu'en fait on n'a aucune information.
A part sortie de l'hôpital, les aides au niveau de la Région,
au niveau de l’APA, mais le reste
sur toutes les écoutes psychologiques, les autres aides,
je ne savais rien et j'ai tout appris aujourd'hui.
J'ai appris surtout au niveau de l'hôpital d'Abbeville,
ce qui se passe,
c'est qu'il y a la possibilité d'avoir un ergothérapeute,
également des infirmières qui peuvent venir à domicile
voir un peu
comment on peut améliorer le quotidien de la personne.
Donc ça, c'est déjà un bon point.
J'ai appris aussi le répit de l'aidant,
je ne savais pas qu'on pouvait avoir en fait une personne
qui vient à domicile justement soulager la personne.
Ça, c'est très bien aussi.
Moi, je veux m'aider personnellement,
mais je veux aussi aider les autres
vis-à-vis de mon travail
parce que des retraités, j'en vois tous les jours.
Des personnes en perte d'autonomie, il y en a tous les jours.
Là, j'ai un ami qui a placé sa femme de 62 ans
à la maison de retraite,
elle a la maladie d'Alzheimer,
donc lui est en détresse psychologique,
sa femme est placée,
moi, ça me peine aussi.
Et vous voyez, lui, il a été aidant, moi je l'aide un petit peu.
Mais en fait, moralement, on tourne en rond.
Il n'y a personne pour nous aider.
C'est pour ça qu’il y a d’autres
supports là aujourd'hui qui sont intéressants
mais dont on ne parle pas assez,
si on ne vient pas là, on ne sait pas.
Je suis maman d'une petite fille
qui va avoir huit ans, qui s'appelle Andréa,
qui est polyhandicapée.
Elle est atteinte d'une maladie neurodégénérative.
Avec Louis, son papa,
on a acheté un corps de ferme
à la Madeleine-sous-Montreuil,
qui était alors en ruine.
La Madeleine-sous-Montreuil, c'est à un quart d'heure du Touquet
et à côté de Montreuil-sur-Mer.
On y a ouvert en fait
quatre gîtes qui sont labellisés Tourisme & Handicap.
Aujourd'hui, on accueille en séjour adapté
des personnes de tout âge,
de toute maladie, tout handicap, de toute la France
et toute l'année.
Notre fille vit à domicile,
elle n'a jamais été en établissement.
Ce projet, au départ,
c'était pour la garder
auprès de nous le plus longtemps possible.
Elle a un pronostic vital qui est engagé.
Elle est en situation de handicap à plus de 80 %.
Elle ne parle pas, elle ne marche pas.
Elle est nourrie par gastrostomie.
Elle est suivie en hospitalisation à domicile, en soins palliatifs.
Donc on est avant tout parents aidants
et on voulait aussi prouver que les aidants peuvent créer
eux-mêmes les solutions qui sont utiles à leur rétablissement.
Il y a beaucoup de freins au répit.
Le premier, je pense que ce sont les démarches administratives
puisque le premier répit il est administratif,
dès qu'on demande à des aidants
de partir pour un week-end,
on leur demande de remplir des dossiers incommensurables.
C'est un scandale.
Et il y a des freins financiers,
c'est-à-dire que les aidants devraient avoir
accès au répit comme tout un chacun a accès aux vacances,
donc il ne devrait pas y avoir de surcoût pour le relayage,
de surcoût pour l'organisation d’un séjour,
il ne devrait pas y avoir de surcoût
pour des activités adaptées.
Les aidants devraient avoir à financer des vacances
comme n'importe quel citoyen.
Donc ça m'intéresse aussi d'être ici
puisque derrière Les Bobos à la Ferme,
il y a aussi un travail de plaidoyer.
On fait partie du collectif Je t’aide
de la même manière que la Compagnie des Aidants
et c'est ce qui nous intéresse aussi,
c'est de remonter les besoins, les nécessités du terrain.
Cette démarche du Village des Aidants,
elle répond à un enjeu fort qui est de donner de la visibilité
à ce que nous pouvons tous connaître dans notre parcours,
soit avoir besoin d'être aidés, soit devenir aidants
pour des personnes à handicap ou des personnes
âgées en difficulté.
Nous sommes dans une coopération avec bien évidemment
le Conseil départemental
dont c'est un des cœurs de métier aussi et bien évidemment
les collectivités locales, les communes,
toutes les associations
et les institutions de manière générale,
et le sous-préfet référent inclusion
a aussi vocation à coordonner l'action de l'Etat.
L’ARS, l'Agence régionale de santé,
la Direction départementale du travail et de l'emploi
et également l'éducation, pour apporter les bonnes réponses
aux questions qui nous sont apportées.
Pour les aidants,
la notion de statut est importante, de reconnaissance
pour leur permettre de jouer leur rôle,
mais aussi le travail sur les outils pour le répit
permettant évidemment de pouvoir disposer
à un moment donné d'une structure d'accueil
à la journée ou autre pour permettre à l'aidant
de reprendre la main sur sa propre vie, son propre parcours.
Du côté des aidés, l'idée, c'est d'aller...
et ce village met en place les solutions,
chercher également tout ce qui peut être
des solutions qui aboutissent aussi à l'apaisement
par l'expression picturale, par la musique,
par la sophrologie, la réflexologie...
Ce qui est aussi ouvert aux aidants,
bien évidemment, pour les mêmes enjeux.
Alors il est important
évidemment que l'on puisse répondre présent
à cette possibilité d’organiser
ce Village des Aidants sur la place Max Lejeune
ici à Abbeville.
Parce que ça, ça démontre aussi
le partenariat qui existe
entre la commune et le Conseil départemental.
Et donc il est important aussi
qu'on ait aujourd'hui cette vitrine
avec l'ensemble des institutions,
avec l'ensemble des partenaires qui sont mobilisés,
qui sont présents et qui peuvent également montrer
leur savoir-faire en terme d'accompagnement aux familles.
Alors évidemment, ce Village des Aidants, il est avant tout
pour permettre aux familles de venir
constater tout ce qui peut être fait pour elles.
Mais c'est aussi pour les passants
l'occasion de découvrir un véritable savoir-faire
avec de réelles compétences qui doit être mis en lumière.
Donc, c'est important pour cela, justement, de venir
à la rencontre de la population.