Je me suis arrêtée parce que je suis moi-même
aidante familiale d'une enfant
en situation de handicap, une jeune fille
et du coup, c'est toujours très intéressant
d'aller chercher des informations
qui pourraient nous aider
dans notre vie de tous les jours.
Dounia est une jeune fille
en situation de handicap.
Elle est née avec une maladie génétique.
Donc voilà, c'est de naissance.
Et quand j'ai découvert qu'il
existait des traitements et des soins
qui pouvaient améliorer son confort,
mais des soins très coûteux et non remboursés,
une association s'est imposée
et c'est comme ça que j'ai créé l'association
qui porte le nom de ma fille : Le Courage de Dounia,
pour l'aider à se soigner à l'étranger
et en rendant son histoire publique,
j'ai eu beaucoup de témoignages de parents
qui me disent : “C’est super, c’est chouette”
et en même temps, d'autres parents qui me demandent...
Ils ne savent pas remplir un dossier MDPH.
“Est ce qu'on peut m'aider ?”
“Je ne sais pas à quoi j'ai droit ?”
“A quoi je n'ai pas le droit ?”
Et c'est comme ça que je me suis fait connaître
malgré moi, ce qui n'était pas le but.
Le but, c'était vraiment d'aider ma fille.
Et du coup, en voyant la détresse des familles,
je me suis dit :
moi, j'ai des compétences,
j'ai des connaissances.
Pourquoi ne pas les mettre à leur disposition ?
Les principaux obstacles, c'est tout d'abord
les obstacles qu’on voit de la vie detous les jours,
des endroits qui ne sont pas accessibles,
et après, c'est tout ce qui est d'ordre administratif.
On n'est pas assez
informés sur tout ce dont on a besoin,
toutes les aides qui existent
et ça, malheureusement, c'est très compliqué.
Moi encore j'ai la chance de savoir lire,
savoir écrire et je vais fouiller sur internet.
Mais je rencontre beaucoup de familles
qui ne savent pas lire
ou qui ne comprennent pas forcément
et c'est plus compliqué pour ces familles-là.
Nous sommes une structure dédiée
aux aidants familiaux,
nous, on est plus spécialisés pour
les personnes âgées de plus de 60 ans.
On intervient auprès des aidants
dont le proche a une maladie d'Alzheimer,
une maladie de Parkinson ou sclérose en plaques,
donc sans limite d'âge
et pour les personnes âgées en perte d'autonomie,
de plus de 60 ans.
On est vraiment une plateforme de répit,
on est là pour les accompagner
au mieux tout au long de la maladie
puisqu’on sait que les maladies neurodégénératives
peuvent durer sur plusieurs années.
Donc on a quatre missions,
une mission d'information
où on reçoit les aidants
au sein de nos locaux,
ou on peut faire aussi des entretiens à domicile
pour les informer sur
tous les partenaires existants.
Donc, on fait un diagnostic en fonction
de leurs besoins et de leurs difficultés
pour les orienter au mieux vers les partenaires.
Après, on propose également
du soutien psychologique
puisque nous avons des psychologues
qui font un suivi par mois en général
pour accompagner au mieux l’aidant.
Ensuite, on propose des activités
également de répit
où ils peuvent venir chez nous
pour se ressourcer.
Donc, on propose par exemple
de la gymnastique adaptée,
de l'art thérapie, de la sophrologie ou de la méditation.
Certaines activités sont payantes,
environ 3 € la séance.
Et après on propose également
des activités de loisirs partagés ou en fait,
ils peuvent venir au sein de nos locaux
partager un moment convivial avec leurs proches.
Par exemple, on organise des goûters conviviaux,
ateliers cuisine, chant, chorale.
Après, on propose également des séjours de répit,
moi en tout cas je vais parler pour Lille,
on organise deux séjours de répit parce qu'en fait,
on a bien compris qu’aidant, ce n’est pas un métier
malheureusement, c'est un rôle à part entière.
Il y a des études qui montrent que l’aidant
est en moyenne là 6h30 par jour auprès du proche,
ce qui est énorme, c'est une journée de travail
et donc on sait très bien qu'au bout d'un moment,
l’aidant s'épuise.
Il y a un problème de communication,
forcément entre l’aidant et l’aidé,
et c'est pour ça qu'on fait beaucoup de choses
pour que l’aidant puisse partager
un moment convivial avec son proche.
VirtySens, c'est une histoire entrepreneuriale,
mais avant tout, c'est une histoire personnelle.
À la base,
c'est l'histoire d'un papa, Xavier,
qui est le président fondateur de VirtySens,
pour sa fille Lilou, qui est autiste sévère,
et pour sa fille en fait,
il a voulu offrir une solution pour l'aider
à continuer à voyager
alors qu'elle ne voulait plus sortir,
pour continuer à la stimuler
alors qu'elle regardait pendant deux heures
le mur de sa chambre et ça lui allait très bien.
Mais pour un papa, c'est compliqué.
Donc il a d'abord voulu
développer quelque chose pour sa fille.
Alors c'est quoi une capsule immersive multisensorielle ?
C'est une capsule qui va aider
la personne qui l'utilise à finalement être comme téléportée
vers un univers qui lui fait du bien.
Par exemple,
on va lui montrer des images de plage
et en même temps qu'elle regarde les images et qu'elle a du son
lié à la plage, il va y avoir des odeurs aussi
en relation avec ce qu'elle voit,
elle va avoir du vent, du vent chaud, du vent froid,
et tout ça, ça va créer l'impression
pour la personne qu'elle est vraiment
à l'endroit qu’elle est en train de regarder,
un endroit qu'elle a souvent choisi,
et elle est comme téléportée et ça lui fait du bien
en termes de sensations, en termes d'émotions.
Ça l’apaise, ça la canalise
et ça lui apporte du bien-être et de la relaxation.
C'est exactement ce qu'on veut faire
avec nos capsules immersives multisensorielles.
Au départ, on a développé des premières capsules
de grande taille destinées à des établissements
médico-sociaux, des MAS, des IME,
des Ehpad, des hôpitaux, des cliniques.
Et puis, à la demande
d'un certain nombre de personnes
qui nous sollicitaient,
on est partis vers une version plus miniaturisée
qui tient dans une valise cabine
et qui permet d'aller chez le particulier
en situation de fragilité pour lui offrir
des moments de bien-être et de mieux-être,
mais aussi pour offrir le même type de moments
à son aidant.
Parce que la personne qu'on oublie beaucoup
dans le traitement
ou en tout cas dans l'approche qu'on doit avoir
avec les personnes en situation de fragilité,
c’est l’aidant.
On s'est aperçu lors des expérimentations
que, finalement,
celui qui utilisait le plus notre capsule,
ce n'était pas la personne fragilisée, mais son aidant.
Parce que un, ils avaient du temps,
ils avaient l'envie et surtout, le besoin de pouvoir sortir
de leur quotidien, de pouvoir s'évader,
de pouvoir se relaxer,
de pouvoir diminuer la pression
ou le niveau d'anxiété qu'ils avaient,
et donc notre VirtyPod, notre capsule immersive
s'adresse aux aidants
et on est en expérimentation
sur plusieurs plateformes de répit dédiées aux aidants
dès le mois d'octobre 2023.
Donc c'est aussi pour ça qu'on participe à la Caravane,
c'est pour à la fois répondre à des besoins,
se faire connaître
et puis anticiper ce qui va se passer
dans les semaines, dans les mois qui viennent.
Mais on est confiants puisque ça fait sept mois
qu'on fait tester notre dispositif
chez des particuliers à domicile
avec des aidants.
Et les retours qu'on a eu sont très, très bons.
Donc on n'a pas de pas d'inquiétude
par rapport à ça.
Dans les orientations de l'Agirc-Arrco,
le champ de l’aidance est vraiment primordial
depuis de longues années et l'Agirc-Arrco,
la fédération ainsi que les institutions
de retraites complémentaires soutiennent
la Compagnie des Aidants et la Caravane des Aidants
depuis un certain nombre d'années
donc c'est important pour nous
justement de soutenir tout ce qui est fait
par la Caravane des Aidants,
de les accompagner également
et ça permet aussi, pour les institutions
de retraites complémentaires et l'Agirc-Arrco,
de sensibiliser et de faire connaître
auprès des personnes
qui viennent voir un petit peu
ce qui se passe à la Caravane,
de se renseigner sur tous les services
d'accompagnement proposés par l'Agirc-Arrco
qui peuvent être méconnus aussi.
Et on sait que les aidants
ont vraiment de gros besoins.
Donc en complémentarité des partenaires aussi,
qui s'associent à la Caravane des Aidants,
on informe sur nos services,
toutes les solutions, les bilans aussi qui sont faits
dans les centres de prévention à destination des aidants.
Des actions de territoire aussi,
avec des partenaires locaux.
Donc c’est divers et varié,
on a Ma Boussole Aidants aussi,
qui est le dernier-né
des solutions proposées par l'Agirc-Arrco,
à laquelle aussi la Compagnie des Aidants
adhère, fait partie.
Voilà donc toutes ces solutions mises bout à bout, en fait,
peuvent vraiment apporter des bienfaits
et des solutions finalement
immédiates aussi, aux aidants en recherche
de renseignements, d'informations pour aider
au mieux leurs proches et aussi s'aider eux-mêmes
parce qu'on ne peut pas aider correctement un proche
si on ne prend pas soin de soi.