Je dois aider ma sœur qui a 80 ans
et qui a une maladie débutante,
la maladie d'Alzheimer,
et il faut l'aider.
On m'a encouragée à faire certaines démarches
puisque ma sœur n'a plus d'autonomie,
n'aura plus d’autonomie.
Et donc, à la rentrée, je dois me préparer
à faire pas mal de démarches pour
faciliter son maintien à domicile le plus possible.
C’est le début et je sais qu'après,
il faudra mettre en place...
Il faudra sûrement rencontrer
une assistante sociale
de son domicile pour mettre en place
des aides ponctuelles ou tout au long de la journée
de façon à la maintenir à domicile.
Ça demande énormément d'énergie et
ma vie privée est un peu remise en question là
parce que bon, c'est vrai qu'elle a vraiment besoin de moi
et donc ça me demande beaucoup d'énergie.
UNIRRE 93, c'est une unité
de référence de réhabilitation psychosociale
pour la Seine-Saint-Denis,
donc c'est un service ambulatoire
qui accompagne les personnes
avec des troubles psychiques et qui s’inscrit
dans une dynamique de réhabilitation psychosociale.
Donc, nous sommes une équipe pluridisciplinaire
qui propose un ensemble d'activités,
un accompagnement, qu'il soit individuel
ou collectif,
leur permettant effectivement,
soit de maintenir,
voire de développer
un ensemble de compétences cognitives,
sociales, relationnelles et bien d'autres
c’est-à-dire surmonter tous obstacles,
difficultés qui leur permettraient
effectivement de rester acteurs de leur gestion,
de la gestion de leur quotidien.
Ça passe par différentes
dimensions de leur vie.
Donc tout ce qui est
la gestion de la vie quotidienne,
l'orientation vers un emploi ou une formation,
voire même la reprise des études,
ça passe aussi par l'intégration
d'associations aussi, bien sûr,
pour conserver et garantir le lien social.
Souvent, la communication est rompue
parce que quand les personnes aidées sont en crise
ou quand on leur donne trop de conseils
ou quand ils ont l'impression
que les personnes, des parents par exemple,
savent mieux qu'eux en fait ce qu'ils peuvent ressentir,
c'est un peu compliqué et du coup
la communication peut se rompre à ce moment-là.
Donc, s'il y avait un thème que les personnes
évoquent en premier, c'est la communication.
Donc nous sommes là en tant qu'animateurs
pour faciliter la parole,
leur permettre effectivement de pouvoir aussi
se développer, développer aussi leurs forces,
leurs qualités et surtout leurs ressources.
Notre mission principale intervient
spécifiquement sur le bénéficiaire,
c'est-à-dire la personne en perte d'autonomie.
Après, on essaie de faire une évaluation globale
et de là,
effectivement, on essaie d'intervenir
au mieux auprès de l'aidant.
Mais là, on évalue en fait la capacité ou non
de la personne à rester au domicile
et apporter toute une aide, qu'elle soit matérielle,
technique, voire financière
et puis du soutien aussi.
Et puis, dans le cadre de notre profession
d’évaluateurs à l’APA,
en fait au quotidien,
on rencontre des aidants.
Et chacun est chez soi face à ses difficultés,
face à l'isolement et très souvent il y a la précarité...
On sent une certaine souffrance en eux.
Je pense que la prise en charge est très lourde,
accompagner des personnes d'un certain âge
en perte d'autonomie,
ça renvoie quand même à pas mal de choses
et on ressent plutôt de la fatigue.
Donc on est plutôt là à les conseillers...
Enfin moi, dans tous les cas,
c'est plus du conseil qu'on leur apporte
et justement je pense qu'ils ne sont pas suffisamment informés
et ne sont pas en capacité
de savoir s'ils ont des droits ou pas.
Et du coup ils ne s’autorisent pas trop...
Donc c'est plutôt à nous de les orienter, les conseiller.
J'ai un compagnon
qui vit avec moi
et pour lequel je suis aidante.
Je suis à la retraite,
conseillère municipale en même temps à Saint-Denis
depuis le dernier mandat.
Je suis venue pour voir si je pouvais avoir
des renseignements complémentaires
par rapport à ce que j'ai déjà mis en place.
J'ai aussi été aidée pour cela,
mais voir ce que je pouvais faire de plus.
Voilà,
donc j'ai eu quelques petits conseils qui m'ont aidée.
Et donc je vais continuer mon travail d’aidante.
Le plus dur au quotidien, c'est déjà de voir la personne
avec laquelle vous vivez se dégrader
et de ne pas savoir si le personnel que vous allez avoir
va être au top, va être bien pour lui.
Voilà, je trouve que ça, c'est important.
Qu'est-ce que vous pensez
de cette initiative de Caravane
pour sensibiliser au rôle d’aidant ?
Ah ben moi écoutez, je trouve ça formidable
et je suis vraiment reconnaissante
envers notre adjointe d'avoir organisé ça
parce que je suis sûre que ça peut aider pas mal de gens.
Moi, évidemment,
j'avais déjà fait les démarches,
mais pour ceux qui n'ont rien fait,
c'est important.
Important de savoir
comment elles peuvent faire,
où elles peuvent aller.
Voilà, je trouve que c'est vraiment
une très bonne initiative.
Cette problématique des aidants et des aidantes
est cruciale parce que tout simplement,
nous y sommes très fortement confrontés.
Effectivement,
nous avons énormément de personnes
qui aident
leurs proches, leur famille, leurs voisins
et avec effectivement,
dans une commune comme la nôtre,
des systèmes de solidarité locale
qui sont aussi peut-être plus développés qu'ailleurs.
Cette charge pour les aidants et les aidantes
crée à l'évidence aussi de la difficulté
pour elles-mêmes dans leur vie personnelle
ou tout simplement de la charge mentale parfois.
Et donc, nous souhaitons pouvoir faire
un maximum de choses pour essayer
de contribuer à faciliter
la vie des aidants et des aidantes.
C'est le cas tous les jours et c’est le cas
de manière un peu plus exceptionnelle aussi,
en accueillant cette Caravane ici,
c'est l'occasion de mettre en valeur le travail
des associations qui s'engagent pour aider
les aidants et les aidantes,
mais aussi des services de la Ville
de Saint-Denis, le service social et le CCAS,
dans lequel de nombreux dispositifs
tant pour faciliter l'accès aux droits
que pour essayer d'améliorer
la qualité de vie des aidants et aidantes
sont à leur disposition.
C'est l'occasion de mettre tout ça en avant
et puis d'essayer aussi de voir
s'il n'y a pas de nouvelles choses à développer
pour demain et après-demain.
Cette Caravane des Aidants,
il faut qu'on continue.
On ne martèle pas assez qu'il y a ce sujet-là,
qui est à la fois complexe mais qui relève
d’un véritable enjeu de société,
parce que nous avons
le devoir de faire face à
un vieillissement démographique.
C'est un enjeu de société.
Il faut qu'on...
On ne peut pas laisser
les personnes vieillir seules,
mais on ne peut pas non plus laisser
les proches qui les aident tout seuls
donc il faut qu'on ouvre,
il faut qu'on s'empare de ce sujet de société.
Quand je dis “on”,
c’est tous les niveaux,
des pouvoirs publics, du gouvernement,
on attend
avec beaucoup de ferveur et d'impatience.
En tout cas le président du Conseil départemental
Stéphane Troussel parle souvent de cette loi sur le vieillissement.
C'est là un vrai projet de société qu’il faut dessiner.
Je tiens à remercier le Département de son soutien
depuis de nombreuses années parce qu’on aura fini
par faire toutes les villes du département...