Je suis aidante, je dois dire,
j'aide mon mari et nous avons une fille aussi
qui est bipolaire et que j'aide aussi :
papiers, relations, enfin bon, donc il y a plein de trucs
que je ne connaissais pas et auxquels je pouvais peut-être
entre guillemets, “prétendre”.
Un truc tout bête :
nous avons tellement travaillé, mon mari et moi,
que les vacances, c'était toujours secondaire.
Mon mari disait :
“Les vacances, c'est du temps perdu.”
Et je viens d'apprendre
qu'on pouvait avoir une aide pour pouvoir
aller en vacances, entre autres.
Je ne connais pas les sites.
Par exemple, mon mari est hospitalisé.
Moi, je suis obligée de l'accompagner - enfin “obligée” -
le professeur nous demande, nous aidants,
d'accompagner le malade pour poser des questions,
pour savoir,
parce que le malade n'est pas toujours conscient
de ce qu'il a ni de ce qu'il fait ou de ce qu’il dit.
Et moi je donne ma vérité à moi.
Et donc, je vais à Paris
puisque mon mari est hospitalisé à Paris,
eh bien je paie l'hôtel évidemment et sur les revenus
quand on a une petite retraite d’artisan,
ce n'est pas terrible.
Je ne savais pas,
mais on peut avoir une aide aussi.
Pour les trajets, il y a
des possibilités d'aide pour les trajets
où on peut nous amener
ou nous faciliter les déplacements de chez nous
à la gare par exemple, de la gare
au lieu de l'hospitalisation et le retour.
Et tout ça, je ne savais pas
qu'on pouvait en bénéficier.
Vous voyez, le fait d'être passés
et d'avoir ouvert un petit peu la bouche,
eh bien j’ai découvert plein de choses sur votre stand
et je me dis qu'il y a peut-être
des choses qui pourrait m'aider.
Et puis le fait de parler avec les autres,
même mon mari va mieux.
C’est pas encore... mais bon, c'est mieux.
Qu’est-ce qui vous est arrivé ?
Eh bien on n’en sait rien.
Si vous demandez aux médecins,
ils vous diront : “je ne sais pas”.
On nous dit : “ça pourrait être ça”
mais non, ce n'est pas ça.
Ça pourrait être Parkinson, mais ce n’est pas ça,
ça pourrait être ça mais non, ce n’est pas ça non plus.
On n’est que dans les suspicions.
Moralité : je boite, je marche à petits pas
et je ne sais pas pourquoi.
Je vous jure que ce n'est pas simulé hein,
je m’en passerais bien !
Et en plus, mon mari a fait un Covid long
qui n’a pas du tout arrangé les choses.
Nous, la plateforme de répit et d’accompagnement,
c'est un service qui est financé par l’ARS.
C'est un service dédié
à l'accompagnement des aidants.
Donc on est là
pour leur apporter des informations,
les orienter vers tous les dispositifs
qui pourrait les aider dans leur parcours.
On est là aussi pour leur offrir des moments
de répit, pour leur offrir du soutien.
Donc on a également une collègue
qui est psychologue,
qui peut se déplacer à domicile
mais qui peut aussi recevoir dans nos services.
Et il y a aussi tout ce qui est loisirs partagés.
En fait, au niveau de nos locaux,
on a un programme d'activités avec des activités
où les personnes peuvent s'inscrire.
C'est gratuit et elles viennent avec leur...
la personne malade.
On peut garder la personne malade
dans une pièce et on est là pour l'aidant,
pour s'occuper de l'aidant et le but
quand ils viennent sur place
c'est vraiment que les aidants
se rencontrent entre eux
pour vraiment qu’il y ait un échange entre aidants
et qu'ils puissent aussi se soutenir entre aidants.
Le but, c’est vraiment que l’aidant ne s’isole pas
et qu'il voie aussi qu'il n'est pas tout seul
à vivre cette situation
qui est vraiment compliquée.
Et puis, nous aussi,
on est là pour leur expliquer que les aidants
c'est vraiment au quotidien,
il faut vraiment qu'ils prennent soin d'eux
parce qu'on n'est pas des robots
et on n'est pas surhumains
et oui, un aidant, s’il veut être en forme,
et s'occuper de son proche le plus longtemps possible
il faut aussi qu'il prenne soin de lui.
Et nous, on est vraiment là pour appuyer ça.
On ne prend pas suffisamment en compte
les difficultés des aidants,
c'est vraiment un sujet sur lequel il va falloir
que le gouvernement se penche beaucoup plus
et de l'accueillir dans une grande ville
ou la plus grande ville de l’Aisne,
je souhaite qu'il y ait des répercussions
et qu'on sache que les aidants
ont un statut et qu’ils puissent être aidés.
Il faut dire que l’Aisne est un département rural
et qu'on ne connaît pas les mêmes difficultés
que dans le Nord-Pas-de-Calais par exemple,
mais néanmoins, c'est un statut qu'il faudrait...
qui devrait être reconnu,
beaucoup plus qu’à l’heure actuelle,
et l'importance d'être ici aujourd'hui :
si on peut diffuser l'information,
faire savoir que ça existe,
pour que les gens justement aillent chercher
les structures qui permettent de les aider,
eh bien, ça sera déjà une mission réussie.
On le découvre beaucoup plus
sur les personnes âgées qui très souvent
ont un conjoint qui est
victime de maladie d'Alzheimer
ou de maladie psychique
et qui sont épuisées
et qui ne savent plus vers qui se tourner.
Malheureusement, ce que je constate,
c'est que quand ils cherchent les structures,
ils sont déjà vraiment un état d'épuisement.
Il faudrait que dès le début, on puisse orienter
pour que ces personnes-là qui sont aidantes et âgées...
et combien de fois on constate malheureusement
que c'est la personne aidante
qui décède avant l'autre ?
Et ça, c'est vraiment un problème de société.