Au moins le premier confinement, je ne suis pas rentrée dans son appartement.

Donc évidemment, il a pris des habitudes, assis certainement par peur et autres, de ne plus faire ses courses que dans le monoprix qui est exactement à trois minutes de chez lui.

Donc il n'allait plus au marché, il n'allait plus chez le traiteur, il n'achetait plus des fruits et légumes plus diversifiés.

J'ai constaté ensuite, quand entre le premier et le deuxième confinement, on s'est retrouvés tous en vacances en Normandie, qu'au début, il avait complètement perdu l'appétit.

Ce que je pouvais lui proposer, alors que c'était des choses qui l'aiment, j'ai noté à ce moment-là qu'il commençait à renacler quand je lui servais de la bonne viande.

Alors moi, j'ai pris ça un peu sur le compte des dents, etc.

Mais non, c'est qu'il avait vraiment perdu une certaine habitude de marché.

Il avait totalement cessé de diversifier son alimentation et au fur et à mesure, j'ai compris qu'on est passé, je dirais, le soir, une tranche de jambon, le soir, une demi-tranche de jambon sous vide, pas acheté à la découpe.

Et surtout, des choses qui sont déjà prêtes, mais on ne peut pas se nourrir que de cela, vous voyez.

Véronique était dente de son père, âgée de 92 ans.

Elle est très présente à ses côtés et elle l'accompagne depuis plusieurs années.

Comme elle le raconte ici, au moment du premier confinement en 2020, elle a vu que l'alimentation de son père avait changé.

C'est devenu difficile pour lui de faire les courses et de se nourrir correctement.

Il a perdu l'appétit.

Bonjour, je suis Yoram Leloul et bienvenue dans La Voix des Aidants, le podcast de la compagnie des aidants.

Aujourd'hui, nous tournons un épisode hors série que le témoignage de Véronique a permis d'introduire.

Cet épisode est diffusé à l'occasion de la Semaine nationale de la dénutrition qui se tient du 7 au 14 novembre 2023.

Un épisode réalisé grâce au soutien de notre partenaire, les entreprises de la nutrition clinique.

Alors, à cette occasion, nous allons nous questionner sur les conséquences que les ruptures de vie ont sur la nutrition des personnes âgées.

Comment celles-ci peuvent-elles entraîner une dénutrition ? Comment anticiper leurs conséquences sur la manière de se nourrir de son proche âgé ? Et comment y faire face, surtout quand on est aidante ou aidant ? Nous allons en discuter avec le docteur Claire Patry, qui est gériatre à l'hôpital Bichat.

Bonjour, Claire.

Oui, bonjour, Yoram.

Mais Claire, tu n'es pas seule autour de la table, car avec nous, il y a aussi Mehdi Duteil.

Bonjour, Mehdi.

Bonjour.

Alors, Mehdi, tu es fondateur et directeur de l'association Repas Partage, qui organise, entre autres, des repas pour les personnes âgées isolées et des formations pour les aidantes et les aidants.

Est-ce que tu peux me présenter en quelques mots ton association ? L'association Repas Partage part du principe qu'il faut prévenir plutôt que guérir.

En tout cas, c'est ce qui est le plus efficace et le moins coûteux pour toutes et tous.

Et puis, surtout, c'est de proposer une pratique d'une alimentation qui est saine avec un petit peu de théorie, mais surtout beaucoup de pratique, et que la preuve par l'exemple, c'est ce qui marche très bien.

Et donc, on rassemble des seniors pour leur permettre de cuisiner de façon équilibrée ou de sorte à faire reculer le risque du diabète ou du cholestérol et j'en passe.

Des exemples, tu vas avoir l'occasion justement de nous en donner pendant cet épisode.

Mais avant ça, j'aimerais qu'on revienne sur deux grandes notions qui vont être présentes tout au long de cet épisode.

D'abord, celle de la dénutrition et puis celle de la rupture de vie.

Alors, commençons d'un bon pied clair avec toi.

Comment tu définis la dénutrition chez une personne âgée ? Alors, la dénutrition chez une personne âgée, c'est un problème de santé.

Comme tu disais, Mehdi, il y a le risque de dénutrition et la dénutrition en elle-même.

La dénutrition, ça se définit par une modification de l'état nutritionnel qui se traduit par une perte de poids, notamment, qui a plusieurs conséquences sur la santé, notamment une fragilité, une plus grande vulnérabilité aux infections, des problèmes de santé plus fréquents, notamment des problèmes de cicatrisation, des problèmes de fragilisation, une fonte musculaire qu'on appelle la sarcopénie qui va avoir un impact sur l'équilibre, la marche, pouvoir entraîner des chutes.

Et chez la personne âgée, c'est souvent comme ça.

Un problème va en entraîner un autre.

Et la dénutrition, c'est une porte d'entrée vers la fragilité qui peut entraîner, avoir des conséquences sur l'état de santé général de la personne.

Donc, c'est vraiment une des choses qu'on va surveiller chez la personne âgée, chez qui on va prendre le poids systématiquement pour essayer de repérer précocement une perte de poids qui va être le symptôme d'une dénutrition.

La question qui me vient comme ça, c'est est-ce que c'est normal de changer d'alimentation quand on vieillit ? Alors, oui et non.

En principe, l'alimentation, c'est une constante dans la vie.

On garde les mêmes goûts, on a la même manière de cuisiner.

Après, il y a différentes choses qui peuvent venir impacter l'alimentation en vieillissant.

La première chose, c'est les difficultés de mastication, par exemple.

Il y a des problèmes, on peut avoir des problèmes dentaires ou ce genre de choses avec lesquels on va modifier un petit peu son alimentation.

Après, ça peut être les changements au niveau de l'environnement.

Donc là, dans le témoignage, la personne parlait d'un changement d'habitude lié au confinement où on ne va pas faire ses courses au même endroit.

Mais ça peut être aussi plus de difficultés à faire la cuisine.

Quelqu'un d'autre va prendre le relais, voilà, cuisiner différemment.

On va devoir mettre en place des repères à domicile qui ne correspondent pas exactement à la manière de manger ou à nos goûts.

Donc, par la force des choses, la vie fait que ça peut entraîner des changements.

Voilà, tout change tout le temps dans la vie et notamment au niveau de l'alimentation.

Du coup, comment, quand on est aidante ou aidant, on repère qu'une personne a une mauvaise alimentation ou est dénutrie? Il y a des règles toutes simples d'une bonne alimentation, enfin d'une alimentation, on va dire équilibrée.

C'est ce qu'on entend régulièrement dans les médias.

C'est ce qu'on appelle les repères du PNNS, le programme Nutrition et Santé, qui est porté par le ministère de la Santé.

Donc, les trois fruits et légumes par jour minimum, manger des protéines, pas d'huile ni de produits sucrés, de produits gras ou de produits sucrés en excès.

Donc, ça, c'est des repères tout à fait simples d'une alimentation saine et normale et bienfaisante.

Ce qu'on va pouvoir repérer comme situation à risque de dénutrition, ça va être une personne qui mange moins, qui mange plus de trois repas par jour, par exemple, ou qui mange des plus petites quantités.

Des repas qui se déroulent d'une manière où il y a des limites au moment du repas.

Est-ce qu'il y a certains aliments qui ne mangent plus? Souvent, quand on vieillit, il y a plus de difficultés à manger de la viande, notamment, soit parce qu'on peut avoir un dégoût de la viande, soit parce qu'on peut avoir des problèmes de mastication, des problèmes dentaires qui entraînent des problèmes de mastication.

Donc, ça va être prendre un repas régulièrement avec son proche et observer comment ça se passe.

Ça va être échanger sur le sujet, parler simplement de nutrition, ce qui est assez facile parce qu'en France, on a tendance à parler de manger à peu près tout le temps ou de cuisine.

Donc, ça va être de parler de ça.

Et puis, aussi, si on observe qu'une personne mange moins ou va avoir perdu du poids ou flotte un peu dans ses vêtements, si on l'observe, même physiquement changé, avoir en tête que la nutrition, c'est vraiment un des piliers de la santé des personnes âgées.

Et voilà, discuter, essayer de comprendre ce qui se passe, c'est quelque chose d'assez simple.

Après, ça va être réfléchir à comment adapter l'alimentation pour rejoindre, toujours rester le plus proche possible des repères du PNNS, qui sont les mêmes repères qu'on soit jeune ou vieux.

Une idée reçue souvent sur le grand âge, c'est que c'est normal de moins manger quand on vieillit.

Les personnes âgées ont les mêmes besoins caloriques que les personnes jeunes, puisque même si on a moins d'activité, on sort moins, on dépense moins.

Il y a aussi souvent des pathologies chroniques qui sont plus fréquentes au grand âge.

Des insuffisances cardiaques, des problèmes respiratoires, du diabète, ce genre de choses.

Ça consomme de l'énergie et il faut garder les mêmes apports alimentaires au grand âge que quand on est plus jeune pour garder un bon état de santé.

La deuxième notion à définir aujourd'hui, c'est celle de rupture de vie.

Alors, la rupture de vie, c'est un sujet très large.

Des ruptures de vie, on en connaît tous tout au long de notre vie.

Là, je lisais une citation d'André Comtes-Ponville qui dit que vivre, c'est perdre.

Et c'est vrai que la vie, c'est une succession d'étapes de vie.

Donc, on peut parler de rupture un peu comme des étapes de vie péjoratives qui entraînent une perte.

On peut dire aussi, on peut parler de deuil.

Donc, ça peut être des ruptures dans son environnement proche, la perte d'un proche, le divorce d'un enfant.

Ça, c'est des choses qui peuvent avoir des effets psychologiques assez importants, causer du souci et des difficultés à se réadapter.

Ça peut être la perte d'un animal.

C'est assez fréquent chez les personnes qui vivent seules, notamment d'avoir un animal de compagnie qui représente une source d'affection importante.

Il y a aussi d'autres formes de rupture, des ruptures dans la vie sociale.

Alors, chez les jeunes, vieux, il y a la retraite qui est une rupture de vie importante.

En tout cas, un changement, quelque chose qui va entraîner des conséquences sur l'organisation de la vie.

Donc, après, il peut y avoir aussi tout ce qui est de l'ordre des problèmes de santé.

Une chute avec une fracture, un problème de santé, l'arrivée d'un nouveau problème de santé qui va entraîner des nouveaux symptômes, qui va faire qu'on va devoir s'adapter une fois de plus à modifier ses habitudes.

Et puis, finalement, il y a aussi tout ce qui est l'autonomie.

On parle beaucoup de perte d'indépendance, de garder son indépendance et du risque de la perte.

C'est quelque chose sur lequel on agit beaucoup, nous, en prévention, en gériatrie.

Les difficultés à marcher, à aller tout seul au monoprix, notamment ce genre de choses.

Pour préparer cet épisode, j'ai discuté avec Michèle.

Elle est dente de sa maman qui a perdu de l'appétit depuis que son mari est décédé.

On l'écoute.

Depuis que papa est décédé, elle mange moins parce qu'elle le dit elle-même qu'elle mange toute seule.

Donc, manger tout seul et manger à deux, ce n'est pas pareil.

Donc, oui, je pense qu'elle mange moins quand elle est toute seule que quand elle est avec quelqu'un.

Parce qu'on a remarqué que quand moi, je mangeais avec elle ou quand elle était invitée à manger quelque part, elle mangeait davantage que quand elle est toute seule chez elle.

Qu'est-ce qu'on peut y faire ? Alors, qu'est-ce qu'on peut y faire ? Je me tourne vers toi, Médhi, justement, parce que je sais que parmi les personnes que tu accompagnes, il y a beaucoup de veufs et de veuves.

Comment tu réponds à ce genre de questionnement ? Alors, il est vrai que quand on est confronté à des sujets de malnutrition avec les seigneurs qu'on accompagne, c'est évidemment très remarqué, très souligné auprès de personnes qui sont veufs et veuves.

Ce n'est pas toujours dans le début du veuvage.

Il peut y avoir une alimentation qui n'est quand même pas complètement déconnante dans les semaines.

Évidemment, après le deuil, il y a un appétit qui est au ras des pâquerettes.

Mais grosso modo, c'est quand la solitude s'installe avec le temps.

Je dirais qu'il y a la solitude qui peut être objective, celle qu'on peut toutes et tous mesurer en disant ma grand-mère ou mon père, il a de la visite tous les jours.

Il y a le facteur qui s'arrête, dire bonjour.

Il y a le voisin, l'ami, mais il y a surtout la solitude subjective.

Et là, on a beau amener du monde à la maison, avoir les petits enfants qui passent tous les jours.

Si la personne se sent seule, on aura beau amener n'importe qui à la maison, la personne restera, se sentira seule quoi qu'il arrive.

Et donc, c'est sûr que l'appétit, il est souvent au rendez-vous quand on cuisine pour soi, mais aussi pour l'autre.

Et il est là parce que quoi qu'il se passe, quoi qu'on ait, quel que soit l'état de fatigue, l'envie ou pas l'envie, on sait que d'autres nous attendent pour faire à manger, pour déguster, pour passer un moment convivial autour de la table.

Et c'est vrai que quand la personne se retrouve seule, il y a une routine qui peut s'installer.

Il n'y a pas de garde-fou.

C'est à dire que je peux cuisiner n'importe quoi.

Personne ne le verra.

Personne ne me dira que ce n'était pas bon et que ce n'était pas bien cuisiné et pas équilibré.

Je suis seule à la maison.

Et donc, un des moyens qu'on suggère nous directement aux seigneurs, c'est de ne pas penser qu'ils ne méritent pas de cuisiner équilibré pour eux-mêmes, de conserver toutes ces habitudes qu'ils auraient pu avoir ou de recréer des habitudes.

Ça peut être simplement d'installer une belle nappe, un verre d'eau avec une fleur coupée dans le jardin, mettre un peu de musique.

Après, il y a beaucoup de facteurs aussi physiologiques, ainsi de rater pour retrouver de l'appétit et l'envie de cuisiner.

Cuisine avec des épices pour donner de l'odeur et pas forcément du sel pour donner du goût aux plats et aux aliments.

Et pour l'aidant, le conseil que l'on donne, c'est d'essayer de créer un lien qui soit assez nouveau.

Parce qu'en réalité, quand un parent élève son enfant, c'est plutôt aux parents de cuisiner, de manger et surtout de cuisiner pour l'enfant.

Et là, parfois, quand l'aidant vient intervenir sur la partie alimentation, c'est l'inverse qui se produit, c'est l'enfant qui doit veiller à l'alimentation de son parent.

Donc, c'est déjà une posture qui n'est pas facile à adopter, à accepter, à la fois par l'aidant, mais aussi par l'aidé.

Et donc, ce qu'on essaie de prodiguer, en tout cas comme conseil aux aidants que l'on croise, c'est de créer des prétextes.

C'est-à-dire que si, par chance, on travaille ou on n'habite pas très loin de son parent, c'est peut-être de passer un coup de fil sur les coups de 11 heures en disant « Écoute, je suis en déplacement, je ne serai pas loin de chez toi, je n'ai pas le temps d'aller me chercher un sandwich, est-ce que tu peux me faire à manger ? » Et je vais passer chez toi.

Alors, le prétexte, il est là, mais c'est l'occasion de vérifier si, effectivement, son père, sa mère, son grand-père, sa grand-mère a effectivement quelque chose dans le réfrigérateur, a de quoi proposer pour l'aidant, mais aussi pour lui-même l'aider, eh bien, une entrée, un plat, un dessert, du fromage, du pain, et si dans le réfrigérateur, il y a tout ce qu'il faut pour cuisiner équilibré.

Donc, c'est un peu ce genre de petit conseil-là que l'on donne, c'est de ne pas venir en donnant des leçons, mais discrètement, par des moyens détournés, d'arriver à vérifier si la personne, déjà, retrouve des gestes qui n'ont pas existé, parce qu'on, sans faire de caricature, on a beaucoup d'hommes, d'œufs, qui ne savent pas faire leurs courses, qui ne savent pas cuisiner.

Donc, déjà, voir si, avec un accompagnement même simplissime, on a pu accompagner des hommes à cuisiner pour eux-mêmes.

Et puis, chez les femmes, celles qui ont moins cuisiné pendant quelques temps, est-ce qu'elles retrouvent l'envie de faire une belle table, une belle ambiance, une décoration, et cuisiner équilibré pour son fils, sa fille, son petit-fils ou sa petite-fille ? Il y a aussi l'idée de se sentir moins seule et utile quand on cuisine pour quelqu'un, et pas que pour soi, on change le rapport à la nourriture un peu, c'est ça ? Oui, complètement, on est dans un pays latin, dans un bassin méditerranéen, dans lequel le moment de la prise de repas et de la préparation du repas, c'est très convivial.

Bien souvent, on est plusieurs à cuisiner, et on est trois fois plus pour déguster le repas.

Même si aujourd'hui, c'est moins vrai, mais pendant des siècles et des siècles, ça a été ça.

Et bizarrement, quel que soit l'âge, moi je dis souvent, même les étudiants, je rassure un peu parfois les seniors en leur disant, même les étudiants aujourd'hui, même s'ils ont les moyens, certains ont les moyens financiers de cuisiner équilibré avec des appartements, avec tous les appareils électroménagers possibles, imaginables, quand on est seul dans sa piôle d'étudiants, on n'a pas forcément envie de cuisiner, et encore moins équilibré.

Et donc, il se passe la même chose chez les seniors, et donc vraiment essayer de trouver des prétextes et des façons d'amener l'appétit à table, qui pourrait être le reflet aussi dans l'appétit pour la vie.

Les aidantes et les aidants que tu rencontres, quelles difficultés ils et elles expriment vis-à-vis de la question de l'alimentation ? C'est une source d'angoisse, c'est quoi pour eux ? C'est voir physiologiquement, physiquement, son parent perdre ses forces, perdre ses moyens.

Quelqu'un qui perd du poids, la sarcopénie, c'est la fonte musculaire par le manque d'apport en protéines, globalement, oui, on voit, alors pas, ce n'est pas flagrant, c'est pas en deux semaines, ça se fait très lentement, c'est sur six mois, deux ans, trois ans.

On a des personnes qui perdent du poids, sont de plus en plus maigres, et donc ont de plus en plus de mal et de fatigue où ils ou elles se déplacent.

Et donc, on a l'impression de voir un peu le naufrage de son parent.

Et donc, bien souvent, on a l'impression qu'il y a urgence quand c'est déjà un peu trop tard, et on a envie de se mettre à la place de son parent, de lui dire, pousse-toi de là, je vais m'y mettre et je cuisine pour toi.

Surtout, ne fais rien, laisse tes pieds sous la table.

En fait, c'est plutôt l'inverse que l'on essaie de faire, en tout cas, à l'association, c'est de dire, quel que soit votre niveau d'autonomie actuel, on aura besoin de vous.

On va être cinq ou six pour préparer le repas, on sera huit ou dix pour le déguster ensemble entre seniors.

Mais même si aujourd'hui, vous êtes fatigué ou en tout cas, vous êtes en rééducation parce qu'il y a eu une opération de la hanche il y a six mois, on ne va pas, évidemment, vous demander de vous déplacer dans tous les sens.

Vous pouvez rester plutôt assis, découper les légumes, mais on va vous demander votre avis.

Est-ce que dans ce plat-là, je devrais mettre plutôt du cumin ou du curcuma ? Est-ce que je devrais plutôt mettre du thym, du romarin ou du laurier ? Et ne serait-ce qu'en intégrant la personne de cette façon-là, en demandant son avis par consonance cognitive, c'est comme ça qu'on va arriver à retrouver, à redonner un peu de l'importance, recentraliser le senior au cœur du sujet qu'est l'alimentation.

Mais l'erreur qu'on voit souvent chez les aidants qui sont un peu perdus, c'est je vais cuisiner à la place de mon parent parce que j'ai lu que ce plat est équilibré, certes, mais quand une personne est habituée à cuisiner avec tel ustensile, de telle façon, sur telle temporalité, c'est difficile, en tout cas c'est très violent de lui dire maintenant tu restes assis et je vais faire à ta place et bon appétit.

Je comprends très bien au niveau du veuvage la conséquence sur la nutrition.

J'aimerais bien que tu m'expliques un peu plus comment la perte d'un animal de compagnie, par exemple, peut avoir des conséquences sur la manière de se nourrir.

C'est les étapes du deuil, tout deuil entraîne des questionnements intimes sur ce qu'on va devenir, comment va être la vie.

Ça peut entraîner des symptômes dépressifs, une tristesse, on va se laisser aller.

Ça c'est des choses qu'on sait tous, mais je pense qu'on sait moins que ça va avoir des conséquences plus compliquées sur la santé, au grand âge, de se laisser aller, de ne pas manger.

Ça va être plus difficile de récupérer après une alimentation normale.

C'est ce que dit d'ailleurs la dame dans son premier témoignage.

C'est très clair, la perte a plus de conséquences.

La perte de poids et la perte des habitudes va avoir des conséquences qui vont être potentiellement plus graves pour la santé.

Ça va être plus difficile de remonter la pente après.

Et c'est pour ça que c'est super que des associations comme la vôtre existent, parce que c'est vrai que c'est vraiment important de ramener la notion de plaisir.

Dans la perte d'un animal, il y a le manque d'envie, les changements de rythme aussi jour-nuit, on va pouvoir avoir des troubles de sommeil, faire des insomnies la nuit et dormir le jour, sauter des repas, ce genre de choses.

Vas-y Amélie.

On a aussi beaucoup de personnes qui sont veuves et qui ont des animaux de compagnie.

Et on le voit très régulièrement, c'est que quand les enfants quittent le domicile, l'animal peut remplacer une forme de responsabilité.

C'est-à-dire que quand il y a un animal dont il faut s'occuper, on doit aussi s'occuper de soi parce qu'il faut être en forme pour balader le chien, emmener le chat chez le vétérinaire, le nourrir, sortir, faire prendre l'air à son animal.

Et encore une fois, il n'y a pas forcément de comparaison.

Enfant, animal, chacun voit midi à sa porte.

Mais ce qui est essentiel, c'est qu'est-ce qui compte pour le seigneur, pour la personne âgée.

Et c'est très clair que quand l'animal de compagnie est la dernière espèce vivante sous le toit, quand elle disparaît, plus personne n'a besoin de moi quelque part.

Et c'est même l'inverse, j'ai besoin des autres.

Et c'est vraiment cette position qui...

C'est une rupture de vie, c'est ce changement de position qui est aussi dur à vivre pour une personne seule.

Et j'imagine que le confinement, ça a été aussi, comme on l'a entendu dans le premier témoignage, un moment un peu bascule.

Et toi, dans tes patients, tes patients, par exemple, c'est quelque chose qui a été exprimé ? Ah oui, alors c'est quelque chose qui a été exprimé.

Et c'est aussi quelque chose dont on voit encore les conséquences aujourd'hui, trois ans après le début de l'épidémie de Covid.

C'est-à-dire que le confinement, ça a été synonyme de rester chez soi, certes, mais aussi de changement d'habitude, de moins de vie sociale.

Ça, c'est vraiment une dimension hyper importante dans l'alimentation et dans le plaisir qu'on a à vivre.

Il y a eu un arrêt de tout un tas d'activités aussi associatives.

Les gens ont arrêté d'y aller et n'ont pas nécessairement repris après.

Les personnes âgées qui ont été confinées, il y en a beaucoup qui ont du mal à ressortir, même trois ans après.

C'est-à-dire qu'il y a vraiment eu cette perte d'habitude sans reprendre l'énergie.

Les personnes âgées ont été victimes, un peu comme tout le monde, de cette espèce de sidération post-Covid, où on a du mal à aller de l'avant, à reprendre des activités sociales.

Justement, l'impression que j'ai eue en préparant cet épisode, c'est que les ruptures de vie sont souvent des événements qui participent à l'isolement de la personne âgée.

Je reprends l'exemple du père de Véronique.

Il est désormais à l'EHPAD, il y a repris du poids jusqu'à ce qu'il fasse une chute.

Il est tombé dans sa chambre et il s'est cassé la cheville le 12 mai.

Et là, c'est à nouveau, je dirais, une étape de descente à la fois physique et au niveau du moral.

Donc, il a eu une botte pendant six semaines, on vient de lui enlever là.

Donc, il ne descendait plus en salle à manger.

Il a demandé et pris l'habitude qu'on lui apporte ses repas dans sa chambre.

Et alors là, il a à nouveau perdu deux kilos parce que les aides-soignantes m'expliquent qu'elles l'incitent à manger.

Mais en fait, il laisse, je dirais, la moitié de son assiette et il expédie ça en dix minutes.

Alors que quand il était en salle à manger avec les autres résidentes de l'EPAD, ils sont à table plus d'une heure.

C'est même assez long, c'est même trop long.

Mais voilà, donc.

Et puis, tout ne leur est pas servi d'un seul coup.

Donc, ils mangent ce qu'ils ont dans leur assiette.

Est-ce que Claire, toi, les aidantes et les aidants de patients que tu peux avoir, tu leur dis quand ils ont une rupture de vie, une chute.

Attention, là, ça peut être, ça peut être compliqué.

Oui, alors, nous, on essaye vraiment de sensibiliser les aidants au repérage des changements quels qu'ils soient.

Donc, à chaque nouvel épisode de santé, notamment à être simplement repérer ce qui change, essayer de comprendre, essayer de garder en tête que ce qui va être important, c'est de garder un poids stable.

Nous, on pèse toujours les personnes à chaque consultation et on parle toujours du poids.

Et dès qu'il y a un changement de poids, on va aller chercher tout ce qui peut s'être passé, qui va avoir expliqué ce changement de poids, cette perte de poids.

Là, quand on parle de fracture de la cheville, il y a la dimension sociale, effectivement, où la personne ne va plus manger en collectivité.

Il n'y a plus le caractère convivial des repas.

Mais il peut y avoir d'autres choses qui vont avec la fracture, comme par exemple la douleur.

Quand on a mal, on a moins envie de manger, on prend moins de plaisir.

Il peut y avoir aussi les médicaments et ça, c'est des choses aussi auxquelles nous on fait très attention.

Les médicaments, ça va aider à soigner quelque chose.

Il y a aussi des effets indésirables.

Il y a beaucoup de médicaments qui vont donner la bouche sèche, qui peuvent donc changer le plaisir qu'on a à manger.

Il y a des médicaments qui peuvent constiper, notamment des médicaments antalgiques, un petit peu fort, la codéine, ce genre de choses.

Ça va constiper, plus on est constipé, moins on va avoir d'appétit.

Le nombre moyen de médicaments pris par une personne de 85 ans, c'est 8 médicaments par jour.

Ça coupe l'appétit.

C'est quelque chose à prendre en compte aussi dans toute l'évaluation de l'appétit d'une personne et du risque de dénutrition.

Est-ce qu'il t'arrive justement de proposer un suivi psychologique aux personnes âgées ? Alors oui, les personnes âgées qui ont des deuils, des pertes, des difficultés, des dépressions, des troubles du sommeil, le suivi psychologique, ça devrait faire partie de la prise en charge de ces pathologies, tout comme chez la personne plus jeune.

Donc oui, on le propose et on aide la personne à trouver aussi du soutien, à le faire adhérer à cette prise en charge, parce que chez les personnes âgées, c'est un petit peu plus difficile parfois de parler à une psychologue que chez les personnes plus jeunes.

Et puis surtout, après, on va essayer de trouver des psychologues.

Donc, on parlait des EHPAD tout à l'heure.

Il y a des psychologues dans tous les EHPAD.

Ça, c'est vraiment une bonne chose.

En ville, ça peut être un petit peu plus difficile.

Il n'y a pas beaucoup de psychologues qui se déplacent à domicile, par exemple.

Mais voilà, de plus en plus, avec aussi l'époque actuelle, maintenant, il y a de plus en plus de choses qui se font en visio, de téléconsultation, ce genre de choses qui peuvent aussi bénéficier aux personnes âgées.

On l'a dit tout à l'heure, l'important, c'est la prévention.

Comment bien prévenir un risque de dénutrition ? Est-ce qu'il y a des trucs très concrets ? Alors, je me tourne vers toi, Mehdi, notamment, mais qui peuvent permettre d'éviter tout risque ou d'anticiper un petit peu ? Le premier moyen de détecter un risque de dénutrition, c'est de regarder un petit peu ce que la personne peut manger ou cuisiner au quotidien.

Il y a aussi de regarder ce qu'il y a dans le réfrigérateur.

Donc, ce qui est disponible pour cuisiner et manger à la maison.

Il y a des moyens aussi un peu plus techniques, un peu plus délicats pour un aidant ou une aidante.

C'est de peser son aîné chaque semaine, sans en faire une obsession.

Nous, on le dit bien aux seigneurs directement, on leur dit il ne faut pas que ça devienne une obsession chez vous, mais pesez-vous une fois par semaine dans les mêmes conditions le matin, dévêtu et enregistrez ce poids dans un petit cahier et sans le regarder tous les matins non plus.

Mais une fois par mois, vous regardez un petit peu l'évolution sur quatre semaines.

Si vous avez perdu 5% de votre poids en un mois ou 10% en six mois, ça doit vous alerter ou alerter les dents ou les dentes, sans en faire forcément un drame.

Il peut y avoir une explication complètement rationnelle à ça.

Un stress, une rupture de vie qui fait qu'on a eu moins d'appétit, mais on sait que c'est momentané et on voit que la pente est en train d'être remontée.

Soit il n'y a pas vraiment d'explication et là, il faut aller consulter un médecin qui va pouvoir faire une analyse plus poussée, voire une prise de sang.

Mais grosso modo, c'est un peu ces réflexes sociaux, psychosociaux et environnementaux qui permettent de vérifier si la personne entre en dénutrition.

Est-ce qu'il y a un risque de dénutrition ou non ? Alors, je rebondis sur ce que tu dis.

Effectivement, c'est exactement les conseils qu'on donne.

Alors, ça va être plutôt un poids une fois par semaine.

C'est vraiment important, effectivement, que ça ne devienne pas non plus une obsession, parce qu'en plus, l'alimentation, ça a une charge affective très forte.

Et on peut aussi arriver à une focalisation sur l'alimentation qui peut être problématique.

Mais ça, on en reparlera peut être tout à l'heure.

Surveiller le poids une fois par mois, c'est vraiment le conseil de santé.

Effectivement, avec la perte de repérer une perte de poids de 5%, ça va être un signe de dénutrition.

Être attentif à l'appétit, puis à tout ce qui va changer aussi les habitudes alimentaires, notamment l'absence d'un proche.

Par exemple, typiquement, la fille qui va faire les courses une fois par semaine au supermarché et puis qui là s'absente pour une raison personnelle.

Compenser ça, prévenir cette absence en trouvant d'autres solutions, parce que ça, c'est vraiment des petites choses toutes bêtes de la dimension sociale, de l'alimentation, comment on s'organise pour manger.

Et ensuite, voilà toutes les situations à risque.

On n'a pas parlé d'hydratation, mais il y a dans les recommandations pour prévenir une dénutrition et la repérer.

Il y a aussi surveiller une bonne hydratation qui va être au minimum d'un litre à un litre cinq par jour.

Si vous voulez plus d'informations, il y a un guide qui est particulièrement bien fait, qui est édité par Santé publique France, qui s'appelle le guide nutrition pour les aidants des personnes âgées.

Dans lequel on rappelle comme ça ses repères, ses guides, et puis dans lesquels on donne aussi tout un tas de conseils utiles, si on s'intéresse au sujet.

Il y a aussi des choses qu'on peut introduire dans l'alimentation elle-même, un peu plus d'huile, du beurre, ce genre de choses.

C'est des choses que tu préconises, que vous proposez aussi dans l'association ? Oui, alors là on est plus, ça c'est quand la dénutrition survient.

Comment on fait pour prendre en charge une dénutrition ? Donc la première chose, c'est de s'assurer qu'il puisse y avoir trois repas équilibrés par jour.

Ça c'est vraiment la base.

Après si la personne n'arrive pas à manger des repas en quantité suffisante, on peut par exemple fractionner les repas.

Plutôt que faire trois repas, on peut faire six demi-repas, ou on peut faire des plus petits repas avec des collations, mais ça je pense que vous donnerez des exemples plus concrets.

Ensuite on peut enrichir l'alimentation, donc apporter dans l'alimentation tout ce qui va augmenter sa charge en protéines et en calories.

C'est comme ça qu'on traite la dénutrition, en apportant des protéines et des calories, donc tout ce qui est riche globalement.

Donc les protéines, on les trouve dans la viande, le fromage, les œufs.

Donc rajouter par exemple des œufs et du fromage dans un potage, rajouter de la poudre de lait dans un fromage blanc ou dans un yaourt, rajouter du fromage râpé dans de la purée, ce genre de choses.

Et puis ensuite, il y a les moyens médicaux, et donc notamment les compléments alimentaires, ce qu'on appelle les compléments nutritionnels oraux, qui se présentent sous forme de boissons lactées, de crèmes, maintenant c'est de plus en plus diversifié, ça peut être des jus de fruits, des biscuits, des potages, ce genre de choses, ou de la poudre de protéines pharmaceutiques, on va dire qu'on peut rajouter en plus dans l'alimentation.

Mais ça, ça vient après une alimentation enrichie, c'est sur prescription médicale, donc c'est une fois que le problème de la dénutrition est pris en charge par le médecin traitant ou l'équipe médicale autour de la personne.

Des exemples comme ceux-là, on en a énormément, on a beaucoup de personnes qui, en fin de conférence que l'on donne ou en fin d'atelier, viennent parler de leurs cas personnels.

Évidemment, quand on est face à des personnes qui ont, comme le témoignage qu'on a entendu, qui ont moins d'appétit, qui restent un peu chez eux et qui avalent leur repas en dix minutes, nous ce qu'on leur dit, c'est que ce n'est pas grave de perdre l'appétit et de ne pas avoir envie de manger un repas complet en une fois, sur le temps du midi ou le temps du soir.

Le tout, c'est d'apporter à son corps la quantité de calories, on parle de 1800 à 2400 calories par jour, et on parle d'à peu près entre 60 et 120 grammes de protéines par jour, en fonction de l'âge et du poids de la personne.

Mais ce qu'on dit, c'est qu'il ne faut pas hésiter à fractionner, c'est-à-dire que si on n'a pas trop faim le soir, moi j'ai déjà dit à des personnes, ce n'est pas grave, mangez jusqu'à ce que votre petit appétit soit rempli, mais n'hésitez pas, si vous ressentez un peu la faim ou si vous avez le courage de vous relever avant d'aller vous coucher, d'aller vous lever pour manger un fruit, une banane ou quoi que ce soit.

Nous, évidemment, on propose des recettes un petit peu novatrices, qui ne sont pas dans les habitudes de nos seniors, donc nous on aime bien revisiter quelques recettes.

La blanquette de veau, on met du riz complet plutôt que du riz blanc, et on leur explique pourquoi.

Mais on va jusqu'à proposer de faire des smoothies l'été, alors c'est du lait d'amandes, de lait de soja ou de lait de vache, peu importe, avec quelques fruits, et on rajoute une cuillère ou deux de beurre de cacahuète, c'est plutôt très calorique, ça contient aussi pas mal de protéines, et ça apporte un goût assez nouveau chez eux, et puis on arrive à apporter des protéines qui parfois sont moins chères que la viande ou le poisson.

On a aussi cette problématique financière de beaucoup de seniors qui nous disent « Moi je veux bien, mais je ne suis pas parti des retraités qui peuvent se permettre de manger de la viande ou du poisson midi et soir.

» Et donc là, on a fait très récemment, je ne suis pas fan de ça, mais des menus végétariens, où on a fait des burgers avec des légumineuses qui contiennent aussi pas mal de protéines, où on mélangeait oignons, lentilles, purée de lentilles, on en faisait un steak dans la poêle, et il y en a beaucoup qui ont été assez surpris.

Alors je n'irai pas jusqu'à dire que 100% de nos participants ont refait cette recette chez eux, mais il y en a quelques-uns qui nous ont témoigné, ils nous ont dit « Bah ouais, j'y ai refait la semaine dernière, c'était plutôt bien réussi, je suis content de moi.

» Et donc c'est vrai que les légumineuses, sous cette forme-là d'un steak, de lentilles, peuvent apporter des protéines que le corps est en droit d'attendre sur un repas.

Tu disais tout à l'heure qu'il ne faut pas focaliser sur la nourriture.

Qu'est-ce que tu entendais par là, Claire ? C'est la dimension un peu affective de la nourriture.

On voit parfois quand les gens perdent du poids, notamment dans le cadre de pathologies évoluées, les aidants vont pouvoir aussi peut-être s'accrocher à l'alimentation un peu comme quelque chose, parce que c'est quelque chose sur lequel on peut agir toujours, mais quelque chose qui peut sauver.

Et puis ça a une dimension affective forte, l'alimentation.

Chez quelqu'un qui ne peut pas manger, qui n'a pas d'appétit, faire des repas à un moment de contrainte, ça va devenir des moments où on perd toute la dimension plaisir, ça va devenir des moments de stress, ça va devenir des moments de conflit même, où la personne qui aide à manger va se retrouver en difficulté face à quelqu'un qui ne peut pas manger, pas forcément qui ne veut pas manger.

Et ça va pouvoir devenir un moment de stress plutôt qu'un moment de plaisir et de bienfaisance.

Ça m'est arrivé de voir dans certaines cliniques, certains EHPAD, mixer certains plats qui ne sont pas du tout mixés à la base.

Un steak haché avec des frites, le tout mixé dans un mixeur, un blender, c'est assez stigmatisant.

Et c'est vrai que le sujet de la stigmatisation dans l'alimentation est hyper important.

Et c'est vrai que du coup, ce qu'on observe, c'est que c'est plus facile d'apporter une texture qui convient à une personne qui a des troubles de la déglutition quand le plat ou l'item alimentaire par nature est mixé.

Une tapenade, du houmous, un smoothie, et donc rajouter de la sauce pour donner un peu de volume dans la s'moule ou du riz.

C'est sûr que c'est plus facile à déglutir, mais ça a toujours l'aspect ou presque l'aspect du plat d'origine.

Et imaginer qu'on peut mixer un plat qui n'est pas du tout mixé à la base et que ça sera toujours appétissant, c'est une erreur qu'il ne faut absolument pas faire.

Nous arrivons à la fin de cet épisode de La Voix des Aidants.

Je tiens à vous remercier tous les deux, Claire et Mehdi, pour votre présence à l'occasion de cet épisode hors série.

Merci aussi à Véronique et Michel qui ont accepté de nous livrer leur témoignage.

Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager et en parler, notamment à celles et ceux à qui cela pourrait être utile.

Pour ma part, je vous dis à très bientôt.