Aides à domicile et services à la personne un soutien précieux pour les Aidants

Lorsque l’on devient aidant d’un proche en perte d’autonomie que ce soit du fait de l’âge, d’une maladie ou d’une situation de handicap, c’est un leurre de penser que l’on va pouvoir s’en sortir sans aide extérieure !

Malheureusement trop souvent les aidants ont un regard négatif sur les services à la personne et pourtant ils sont d’un précieux soutien pour leurs proches comme pour eux même.

Pour un jour, une fois, un geste mal fait, pour une journée de maladie, ou un retard, et c’est notre confiance qui est ébranlée et nous voilà prêts à jeter l’opprobre sur toute une profession.

D’autres raisons existent…

En tant qu’aidant nous pouvons craindre une certaine concurrence des aides à domicile, nous pouvons avoir du mal à accepter que quelqu’un d’autre que nous fasse ces gestes du quotidien que nous pensons être seul à maitriser. Nous sommes aidants et sommes les seuls dignes de confiance pour notre proche.

On ne peut nier quelques mauvaises expériences mais pour combien d’aidants soulagés et de proches accompagnés, soutenus, soignés. N’oublions pas comme nous le rappelle Claudie Kulak dans son livre « Les aidants, ces proches indispensables du quotidien » que les aides à domicile ne sont pas que des femmes de ménage ou des personnes corvéables à souhait. Ce sont des personnes bienveillantes, des professionnels qui savent aussi maitriser des gestes techniques et complexes.

Malheureusement la plupart de ces emplois sont trop peu considérés, peu valorisés, et sous rémunérés. Il est prioritaire de changer notre regard sur ces métiers du « care », et de reconnaitre à sa juste valeur ces métiers. Imaginons-nous demain dépendants de « ces aides extérieures et bienveillantes » pour nous nourrir ou nous maintenir propres.
 

Les aides à domicile sont la clé de la sauvegarde de notre dignité.

Ce sont des aides précieuses qui existent pour faciliter la vie quotidienne des familles et des personnes fragiles, âgées ou handicapées. Les aidés comme les aidants peuvent se tourner vers eux pour soulager parfois un quotidien pesant et très contraint.

Malheureusement trop souvent des désaccords surviennent entre professionnels du service et aidants ou bénéficiaires du service, alors voici quelques conseils pour que la relation soit apaisée et profitable à chacun :

  • Cadrer l’intervention à domicile du proche en définissant un protocole précis d’intervention, les besoins, la fréquence, qui sera le cas échéant revu si la perte d’autonomie évolue. Si l’aidant coordonne l’intervention il est impératif qu’il soit honnête et qu’il ne sous-estime pas la situation et le niveau d’autonomie du proche auprès des intervenants.
  • Accepter qu’il s’agit d’une prestation qui repose sur l’humain et donc sur des aléas. Les personnes qui interviennent à domicile peuvent avoir des contraintes et des problèmes personnels, comme un enfant malade, et qui auront pour conséquences de perturber l’organisation mise en place pour le proche et l’aidant. Mais tout cela est temporaire, et si la personne qui intervient a été remplacée la priorité est que vous ayez bien quelqu’un qui intervient.
  • Respecter le cahier des charges qui a été mis en place. Il ne s’agira pas de tenter de grappiller quelques heures ou quelques services de plus non prévus au contrat …
  • Se comprendre ; L’aidant est en 1ère ligne, sa charge mentale, son stress, sa fatigue qui l’assaillent ne sont pas pour autant des raisons suffisantes pour décharger de l’agressivité sur le professionnel. Et le professionnel intervenant doit respecter les aidants, leurs attentes comme les proches en accordant les échanges d’informations.

Pour que la confiance existe et perdure entre aides à domicile, aidants et aidés, il faudrait pouvoir mettre en place un guide de bonnes pratiques qui intégreraient les limites à ne pas franchir, le rappel des responsabilités engagées de part et d’autre et le respect mutuel des parties… Cela devrait passer aussi nous l’espérons par une revalorisation des filières et une meilleure reconnaissance.

Suite à notre enquête sur « les services à la personne et aidants » nous avons eu de nombreux témoignages qui nous encouragent à faire de la pédagogie pour valoriser les professionnels de l’aide à domicile et leurs apports, mais aussi à faire valoir les préoccupations des aidants et leurs attentes pour leurs proches.

Mila nous a évoqué le problème de coordination entre les différents intervenants qui viennent s’occuper de sa maman lourdement handicapée allant jusqu’à la mettre en danger pour un problème de passage de relais, de non-communication et surtout sans s’excuser à postériori. Et pour autant c’est une volontaire d’un village voisin, qui est venue au secours de Mila et de son Mari pour soulager et coucher sa maman qui avait été retrouvée dans son fauteuil roulant sans être attachée et gelée alors même qu’elle aurait dû être couchée.

Que ce serait-il passé si Mila n’avait pas voulu dire bonsoir à sa mère ?  Aurait-elle passé toute la nuit sur son fauteuil ? Se serait-elle blessée ? Ses cris auraient ils fini par alerter des voisins ?

Tous ces métiers sont une priorité mais nous devons récréer un cadre qui favorise une sérénité dans l’exécution de la prestation sans défiance dans un respect mutuel.

Nous avons tout autant de témoignages d’aides à domicile qui ont été parfois malmenées, ou à qui on a demandé bien plus que ce qui avait été initialement prévu. Il n’est pas rare que certaines personnes intervenantes assistent aussi à des scènes de violences entre aidants et proches.

Intervenant au domicile de nos proches, les aides à domicile font bien partie aujourd’hui des métiers du « Care » et d’assistance aux personnes âgées ou dépendantes.

Quand le choix de la prestation est défini, il est possible de choisir d’être en mode mandataire, prestataire, ou particulier employeur.

Par ailleurs, il existe plusieurs possibilités pour financer ces services: crédits d’impôts, taux de tva réduits, exonérations de cotisations patronales, abattements de cotisations. Les aides directes constituent également un soutien important au secteur des services à la personne. Elles peuvent être utilisées pour financer les prestations et indemniser des aidants familiaux : allocation personnalisée d’autonomie, prestation de compensation du handicap, etc…
 

Les services à la personne sont des métiers nobles.

Les aides à domicile, les services à la personne sont vitaux, ils sont vecteurs de lien social quand nos proches sont en perte d’autonomie, et quand les aidants ne sont pas à coté, ou qu’il est nécessaire de déléguer car ils sont surmenés.

Les raisons de faire appel à ces professionnels sont multiples et tous doivent pouvoir s’entendre, se respecter et se faire confiance.

C’est de vies dont il s’agit et il n’y a pas de responsabilité plus élevée que de prendre soin de la vie des autres.

 

Rédaction : Julie Costantini, responsable de la communication de l’association